21 avril 2022
L’évolution du processing des cartes de paiement et des paiements A2A ! 💳
L’industrie des paiements se prépare à un monde “Cardless” !
De nouveaux acteurs et prestataires de services de paiement transfrontaliers ont fait leur apparition pour développer des solutions plus rapides, moins chères, plus transparentes et plus inclusives pouvant procurer de nombreux avantages aux citoyens et aux économies du monde entier.
Les paiements transfrontaliers sont des transactions financières où le donneur d’ordre et le destinataire sont basés des pays différents. Ils couvrent à la fois les paiements wholesale et les paiements de détail, y compris les envois de fonds. Les paiements transfrontaliers peuvent être effectués de différentes manières. Les virements bancaires, les paiements par carte de crédit et les méthodes de paiement alternatives telles que les portefeuilles de monnaie électronique et les paiements mobiles sont actuellement les plus répandus pour transférer des fonds à travers le monde.
Un donneur d’ordre choisira généralement un fournisseur reconnu, tel qu’une banque ou un opérateur de transfert d’argent (OTA), comme Western Union ou Wise, pour initier le paiement. Le destinataire sera informé du support de paiement par le donneur d’ordre. Traditionnellement, les paiements transfrontaliers transitent par des réseaux appelés des Correspondent Banking Network (CBN) que la plupart des fournisseurs utilisent pour régler les paiements. Ces dernières années, nous avons vu émerger de nouveaux réseaux back-end qui permettent d’optimiser les paiements transfrontaliers, de créer de l’interopérabilité entre les différentes méthodes de paiement et d’offrir aux donneurs d’ordres plus de possibilités pour envoyer des fonds.
Pour plus de détails sur le côté opérationnel, précisons que les monnaies ne fonctionnent que dans des systèmes en “closed-loop”. En effet, les systèmes de paiement nationaux ne sont traditionnellement pas directement connectés aux systèmes d’autres pays, de la sorte que lors d’un transfert entre deux entités, la devise n’est pas physiquement transférée à l’étranger. Pour que cela puisse fonctionner, les banques internationales fournissent des comptes à leurs homologues à l’étranger pour pouvoir effectuer des paiements en devises étrangères. En soi, les fonds ne franchissent pas les frontières; au lieu de cela, les comptes sont crédités dans une juridiction et débités du montant correspondant dans l’autre. D’autres prestataires de paiement tels que les agents de transfert d’argent et les Fintechs se rapprochent de plus en plus des nouveaux réseaux back-end pour accélérer l’envoi des fonds, que ce soit pour les entreprises comme pour les particuliers.
Il existe aujourd'hui deux types de paiements transfrontaliers :
Au cours des dernières décennies, la mobilité internationale accrue des biens, des services, des capitaux et des personnes, a contribué à l’importance économique croissante des paiements transfrontaliers. La valeur des paiements transfrontaliers pourrait atteindre plus de 250 milliards de dollars en 2027 selon la Bank of England.
Historiquement, les banques occupent le centre du marché des paiements transfrontaliers. Cependant, les consommateurs finaux et les entreprises ont constaté divers problèmes, comme un manque de transparence, de longs délais de règlement, des coûts de transaction élevés et une accessibilité limitée de la part des banques. Ainsi, une transaction d’un compte bancaire local en France vers un compte bancaire au Sénégal peut entraîner des frais de plus de 100€, selon la valeur de la transaction, et peut prendre jusqu’à sept jours pour être réglée. Dans certains cas, le donneur d’ordre n’a pas reçu la confirmation de succès de la transaction.
De telles conditions sont propices à la concurrence et de nouveaux acteurs sont entrés sur le marché pour permettre aux consommateurs finaux d’avoir accès à des services de paiement transfrontaliers efficaces et fiables. Le paysage est devenu de plus en plus fragmenté et concurrentiel, les entreprises se concentrant dorénavant sur différentes zones géographiques, différentes tailles de transaction et différents segments de paiement.
Alors que de nombreux entrants visent à changer la nature et la dynamique inhérente de l’ensemble du marché des paiements transfrontaliers, la plupart se concentrent sur les transactions à faible valeur dans les segments C2C, B2C et B2B. Ces segments sont actuellement mal desservis par les banques et les prestataires de paiement traditionnels. Ces transactions de faible valeur depuis, vers et entre les marchés émergents offrent le potentiel de transformation le plus élevé en raison du comportement des consommateurs, de l’augmentation des échanges avec les marchés émergents et du besoin d’une plus grande inclusion financière.
Les paiements transfrontaliers sont en retard sur les paiements “nationaux” en matière de coût, de rapidité, d’accès et de transparence. Il est généralement plus difficile d’effectuer un paiement d’un pays à un autre que d’effectuer un paiement similaire dans son propre pays. Dans certains cas, un paiement transfrontalier peut prendre plusieurs jours et coûter 10 fois plus cher qu’un paiement national.
L’amélioration des paiements transfrontaliers devient nécessaire car il existe aujourd’hui un grand nombre de frictions :
Les paiements sont effectués par des messages envoyés entre les institutions financières pour mettre à jour les comptes du donneur d’ordre et du destinataire. Ces messages de paiement doivent contenir suffisamment d’informations pour confirmer l’identité des parties et la légitimité du paiement. Les normes et les formats de données varient considérablement selon les juridictions, les systèmes et les réseaux de messagerie. Cela rend difficile la mise en place de processus automatisés, ce qui entraîne des retards de processing et une augmentation des coûts liés à la technologie et aux ressources impliquées.
La mise en oeuvre inégale des régimes réglementaires de filtrage des sanctions et de criminalité financière signifie qu’il peut être nécessaire de vérifier plusieurs fois la même transaction pour s’assurer que les parties ne s’exposent pas à des financements illicites. Cela rend les contrôles de conformité plus coûteux à concevoir, entrave l’automatisation et entraîne des retards ou le rejet des paiements.
Les soldes des comptes bancaires ne peuvent être mis à jour que pendant les heures où les systèmes de règlement sous-jacent sont disponibles. Même lorsque des heures prolongées ont été mises en oeuvre, cela n’a souvent été fait que pour des paiements critiques et spécifiques. Cela crée des retards dans la compensation et le règlement des paiements transfrontaliers, en particulier quand il y a de grandes différences de fuseaux horaires. Cela entraîne des retards et oblige les banques à détenir suffisamment de liquidités pour couvrir des coûts inconnus fluctuant et faisant grimper le coût global de la transaction. C’est ce que l’on appelle la liquidité piégée.
Une part importante de la technologie prenant en charge les systèmes de paiement transfrontaliers reste sur de la technologie héritée construite au moment où les processus de paiement sur papier ont été migrés pour la première fois vers des systèmes électroniques. Ces technologies héritées présentent des limites fondamentales, telles qu’une dépendance aux processing par lots, un manque de surveillance en temps réel et une faible capacité de traitement de la donnée. L’obligation de se connecter à des technologies héritées peut constituer un obstacle pour l’émergence de nouveaux business models ou technologies de nouvelle génération.
Pour permettre un règlement rapide, les banques sont tenues de fournir un financement à l’avance, souvent dans plusieurs devises, ou d’avoir accès aux marchés des devises étrangères. Cela crée des risques pour les banques qu’elles devront mettre de côté du capital pour couvrir ; ce qui signifie que le capital ne peut pas être utilisé pour soutenir d’autres activités. L’incertitude quant au moment où les fonds entrants seront reçus conduit souvent à un surfinancement des postes, ce qui augmente les coûts.
Ces frictions font qu’il est coûteux pour les banques d’avoir des relations dans chaque juridiction. C’est pourquoi le modèle CBN (Correspondent Banking Network) est utilisé, mais cela se traduit par des chaînes de transaction plus longues, augmentant les coûts et les retards, créant des besoins de financement supplémentaires (y compris couvrir les frais imprévisibles déduits tout au long de la chaîne), des contrôles et des validations répétées, et la possibilité que les données puissent être corrompues tout au long du processus.
Pourquoi les améliorations dans les paiements transfrontaliers ont-elles été plus lentes à se matérialiser que pour les paiements nationaux ?
Les paiements transfrontaliers sont, par définition, plus complexes que les paiements purement nationaux. Ils mettent en jeu de nombreux intermédiaires, fuseaux horaires, juridictions et réglementations. Par ailleurs, d’autres frictions existent : le contrôle des capitaux, les demandes de documentation, les processus de conformités … La nature multidimensionnelle de ces défis signifie qu’une collaboration internationale est nécessaire pour améliorer les paiements transfrontaliers.
Les transactions internationales sont en plein essor. Le comportement des consommateurs étant fondamentalement modifié par la pandémie, les paiements digitaux sont désormais ancrés dans toutes les régions et dans les données démographiques à des niveaux inimaginables. Ils devraient monter encore plus en flèche en 2022 pour atteindre un total de 156 milliards de dollars !
Plusieurs tendances façonneront les paiements transfrontaliers dans les prochaines années :
Les consommateurs sont habitués à utiliser des applications qui offrent une expérience rapide, transparente et interactive. L’étape entre le choix final et le paiement est souvent la plus stressante, la remise en question pouvant ne conduire à aucun achat. Alors que l’adoption de l’Embedded Finance contextuelle continue de se développer, les Fintechs, les marketplaces et d’autres fournisseurs de logiciels continueront d’intégrer les paiements dans l’expérience d’achat. Les méthodes de paiement alternatives (APMs) telles que Buy Now Pay Later (BNPL) et l’Instant Payment offrent aux consommateurs la liberté et la flexibilité ultimes pour acheter sans effectuer consciemment un paiement. Le paiement deviendra de plus en plus invisible.
Pendant la pandémie, alors que le monde physique s’immobilisait, les artistes, les créateurs de contenu et de média ont rejoint les influenceurs et autres créateurs sur les réseaux sociaux dans un monde virtuellement connecté et sans frontières. Ils ont engendré une vaste économie de créateurs en pleine croissance. Crunchbase estime que 50 millions de personnes dans le monde se considèrent comme des créateurs et affirme que le marketing d’influence était sur le point de dépasser les 3 milliards de dollars. Avec l’introduction des paiements biométriques et des méthodes de paiement alternatives, il est désormais possible de créer une expérience utilisateur transparente. Cependant, les transactions de faible valeur restent coûteuses et pleines de frictions. De nouveaux services et plateformes tels que Patreon et Cameo permettent à ces créateurs de collecter plus facilement les paiements, mais il reste encore beaucoup à faire. Au fur et à mesure que cet espace continuera de croître, nous continuerons à découvrir de nouveaux modèles innovants et de nouveaux entrants.
Alors que l'économie mondiale devient de plus en plus interconnectée, la contribution des petites et moyennes entreprises continue d’augmenter considérablement. Les PME, ainsi que les micro-entreprises, sont l’épine dorsale de la chaîne d’approvisionnement mondiale, mais ont moins accès aux moyens de financement et de participation aux paiements internationaux que les grandes sociétés. Même aujourd’hui, le dernier kilomètre du parcours de paiement est en proie à des incohérences, en raison de politiques, de réglementations et d’infrastructures variables d’un pays à l’autre. Dans les économies émergentes où une grande partie de la population n’a pas de compte bancaire, la dernière étape de la livraison des paiements génère des coûts et des délais supplémentaires. Afin de créer davantage d’interopérabilité transfrontalière entre les différents réseaux de paiement locaux, les nouveaux acteurs back-end continueront à concevoir de nouvelles capacités pouvant soutenir un environnement véritablement inclusif sur le plan financier.
Malheureusement, la fraude en ligne augmente parallèlement à l’essor de l’économie digitale et à l’adoption des paiements digitaux. La dernière enquête de Mastercard sur la cybercriminalité indique une augmentation de 49% au cours de la dernière année écoulée. Ce risque systémique pour l’économie digitale continuera d’attirer l’attention des régulateurs et des autorités de prévention de la criminalité financière. L’utilisation de la biométrie, une plus grande confiance dans les identités digitales et l’authentification obligatoire des clients via le protocole 3D secure, d’autres formes d’authentification à deux facteurs (2FA) devront évoluer vers une expérience utilisateur sans friction. L’utilisation à maturité de l’intelligence artificielle dans la détection des fraudes et la prévention du blanchiment d’argent continuera d’augmenter le straight-through processing et de réduire les coûts des transactions transfrontalières.
Le volume mondial de la cryptomonnaie augmenté de 32% en 2021, selon la plateforme d’échange de cryptomonnaie Coinbase. L’adoption des cryptomonnaies devrait s’accélérer avec l’émergence du métaverse et du Web 3.0.
La monnaie fiat continue d’être la monnaie dominante dans le courant dominant. Mais l’infrastructure d’accès et de sortie fiat-to-crypto hautement réglementée continuera d’évoluer. Et à terme, les cryptomonnaies, sur les rails de la technologie blockchain, deviendront probablement un mode de paiement privilégié, permettant un règlement instantané en temps réel et des transactions sécurisées sur le marché digital.
Ces tendances et les problèmes liés aux paiements transfrontaliers - retards, coûts élevés et manque de transparence - ont entraîné l’arrivée de deux groupes d’acteurs spécialisés : les opérateurs de transfert d’argent digitaux et les nouveaux réseaux back-end.
Ces acteurs traitent directement avec les expéditeurs - le consommateur ou le commerçant - et proposent des paiements transfrontaliers comme activité principale. Lorsqu’ils travaillent avec des devises en cash (par exemple l’USDD et l’Euro), ces fournisseurs établissent généralement des relations bancaires directes dans les pays d’envoi et de réception, avec des flux de paiement circulant entre ces pays. Cependant, dans de nombreux marchés émergents, l’ouverture d’un compte bancaire peut être difficile et les contrôles des capitaux entravent souvent les paiements sortants. L’inclusion financière dans ces pays a également tendance à baisser et les modes de paiement sont très fragmentés. Ces conditions signifient que les opérateurs de transfert d’argent digitaux s’appuient souvent sur des partenaires, tels que des réseaux back-end dans ces pays.
En règle générale, ils n’ont pas de relations directes avec le donneur d’ordre ou le destinataire, mais s’associent avec des banques, des néo-banques, des opérateurs de transfert d’argent, des fintechs ou encore des wallets. En établissant des réseaux de partenaires via des connexions directes avec les banques locales et les APMs sur les marchés liquides/illiquides, les réseaux back-end permettent l’interopérabilité dans les paiements transfrontaliers. Par exemple, un compte Paypal peut transférer un dépôt en euros sur un compte M-Pesa en Kenia Schilling. Comme cela n’est pas possible avec les réseaux de correspondances bancaires (CBN), les fournisseurs frontaux utilisent de plus en plus ces réseaux back-end alternatifs au lieu d’utiliser les rails bancaires traditionnels.
La forte fragmentation du marché mondial des paiements et les différentes exigences réglementaires signifient que les réseaux back-end se concentrent généralement sur un certain ensemble de pays ou de régions. Par conséquent, un partenaire expéditeur, tel qu’un MTO (Money Transfer Operator), devra se connecter à un certain nombre de réseaux principaux pour offrir une solution véritablement globale aux clients.
Les réseaux principaux utilisent généralement un modèle d’agrégation. Le modèle d’agrégation va permettre de réduire les coûts, car la plupart des frais transfrontaliers sont encourus sous la forme de frais fixes par transaction. De plus, pour permettre la confirmation des paiements en temps réel, les fournisseurs back-end exigent généralement le préfinancement de leurs partenaires expéditeurs en garantie. Ce préfinancement par le partenaire expéditeur permet aux fournisseurs back-end de créditer le compte du destinataire en temps réel une fois la transaction initiée.
Le business model d’agrégateur s’applique particulièrement aux transactions au sein des segments C2C, C2B et B2C, qui sont généralement de faible valeur. Les réseaux back-end peuvent régler ces transactions plus rapidement, à moindre coût et avec plus de transparence que celles traitées par les CBN. Ces modèles ont pour le moment moins de succès dans le segment B2B, où les valeurs moyennes des transactions sont souvent supérieures à 50.000$. Garantir la capacité de préfinancer des valeurs aussi élevées obligerait les expéditeurs à augmenter considérablement leurs besoins en fonds de roulement. Ces modèles offrent également moins de potentiel de réduction des coûts, car l’économie unitaire actuelle des transactions B2B est meilleure, en raison de la valeur moyenne plus élevée et de la nature fixe des frais. Pour ces raisons, presque tous les paiements transfrontaliers B2B de grande valeur sont encore traités par les CBN.
Le paysage des paiements transfrontaliers devient de plus en plus fragmenté et concurrentiel avec de nouvelles technologies émergentes qui visent à résoudre les problèmes de délais, de coûts élevés et de manque de transparence.
Ces nouvelles tendances au sein du gigantesque marché des paiements transfrontaliers offrent des opportunités tout au long de la chaîne de valeur, y compris éventuellement de nouvelles stratégies de partenariat et d’acquisition permettant de construire de nouvelles infrastructures à l’échelle mondiale. Suite à au partenariat avec Thunes, Skaleet propose une plateforme bancaire en SaaS permettant la création d’institutions financières et d’établissements de paiement avec la capacité de transférer de l’argent à travers le monde. Cette nouvelle solution intégrée dans la plateforme technologique permet à tout consommateur final ayant un compte bancaire d’avoir un suivi du paiement jusqu’au bénéficiaire et de vérifier les informations en avance. Ce partenariat “Best-of-Breed” permet d’accélérer le time-to-market, de réduire les coûts et d’accéder à l’une des technologies les plus modernes en matière de transfert d’argent. L’ambition commune de ces acteurs va permettre à leurs clients de disrupter leurs marchés respectifs avec des services financiers innovants.
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21 avril 2022
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