21 décembre 2021
Pourquoi les APIs sont essentielles à l’essor de l’Embedded Finance 🚀
Les APIs ont déclenché une nouvelle vague d'innovations dans les services financiers.
Pour l’heure, le phénomène de la Super App fait parler de lui dans la presse, ou les émissions de radio. Et notre système économique semble tendre, à l’image de l’Asie ou des Etats-Unis, vers l’avènement des Super App des services financiers. Mais la prochaine décennie sera-t-elle marquée par l'émergence du modèle de Super App en Europe ?
La technologie a porté l’extension du domaine de l’innovation bancaire à un niveau jamais égalé. Et à l’ère du tout digital, la banque digitale accélère en continu son empreinte dans tous les secteurs de l’Économie. Le développement des Super App permettra d'étendre le champ des possibles et d'anéantir les derniers freins à l’hégémonie bancaire dans le quotidien des entreprises et des particuliers.
Le terme " Super App " (pour Super Application) a été introduit en 2010 par le fondateur de BlackBerry, Mike Lazaridis. Celui-ci l'a défini comme un écosystème fermé composé de plusieurs fonctionnalités, qui sont utilisées quotidiennement en raison de leur intégration complète et de leur facilité d'utilisation. Cette application devient un système d’exploitation englobant et orchestrant un grand nombre de fonctionnalités répondant aux besoins des consommateurs dans différentes situations du quotidien, comme réserver un voyage, commander un repas, aller au cinéma ou encore prendre les transports en commun.
En 2021, elle est devenue légion en Chine. Et l'exemple par excellence vient aussi de l’Empire du Milieu, avec WeChat, une application développée par Tencent. Lancée sur le marché en 2011, elle compte aujourd'hui plus d’1 milliard d'utilisateurs actifs par jour… Et celle qui a commencé comme un service de messagerie instantanée similaire à WhatsApp, s'est rapidement transformée en une plateforme multifonctions qui offre une large gamme de produits et de services dans un écosystème unique.
Les produits et services les plus courants dans les Super Apps aujourd’hui :
Le concept séduit également en Europe. Suite à sa levée de fonds en 2020, Lydia, licorne française du paiement mobile, se voit qualifiée de “nouvelle Super App française”. De simple application de virements bancaires entre particuliers, elle propose aujourd’hui une gamme complète de produits et de services bancaires (le paiement par QR Code, la consultation de comptes bancaires, la création de comptes partagés, les cryptomonnaies, le crédit, etc.). Et en tant que simple agrégateur de ses services, Lydia grâce à l'aide de fournisseurs de développement de logiciels expérimentés, a su gagner en agilité pour s’adapter aux tendances du marché digital. L’entreprise a tout pour devenir la première Super App française et européenne.
Ces dernières années, Klarna, l'une des plus grandes fintechs au monde, s'est orientée vers une Super App en intégrant l'expérience d'achat directement dans son application mobile, une tentative accrue de se défaire de ses origines purement Buy Now Pay Later.
Si ces entreprises développent des offres qui s’inscrivent dans leur stratégie consistant à devenir une Super App, elles sont encore loin de ce que proposent les géants chinois. On peut anticiper l'émergence d'un modèle similaire, avec un nombre limité d'acteurs fournissant une réponse à la majorité de nos besoins via des partenariats et une interaction hautement optimisée entre leurs services. Mais, pour garantir une grande efficacité du modèle, la plupart des fournisseurs de services doivent mettre leurs données en libre accès. Bien entendu, l'utilisation intensive des API fait partie intégrante de cette perspective.
Une Super App est donc aujourd’hui une application parapluie qui offre un écosystème complet de services conçus pour répondre aux besoins quotidiens des utilisateurs, à l'aide d'une interface ou d'une plateforme intégrée. Elle implique généralement une place de marché d'offres tierces entièrement intégrées à l'écosystème et utilise de grandes quantités de données pour s'engager auprès des utilisateurs et offrir une grande variété d'expériences et de services.
Alors que l’utilisation d’applications est devenue une méthode de consommation établie pour de nombreux utilisateurs, le smartphone est devenu le premier réflexe pour effectuer les opérations de la vie quotidienne pro et perso : faire du shopping, réaliser des opérations bancaires, participer à des réunions, visionner des films, etc. Ces nouveaux comportements ont ouvert la voie aux Super Apps et à une consolidation du marché.
Les Super Apps offrent l’avantage d’une plateforme unique multi-tâches que les utilisateurs souhaitent effectuer digitalement. L’utilisation d’une seule Super App est beaucoup plus pratique pour les utilisateurs que la gestion de dizaines d’applications indépendantes. C’est la raison principale pour laquelle les Super Apps gagnent du terrain sur les applications à usage unique.
En rassemblant une gamme d’expériences, de services et de fonctions sur une plateforme unique que les clients utilisent déjà en toute confiance, les Super Apps offrent des expériences transparentes qui maintiennent l’engagement des utilisateurs. De plus, en offrant des récompenses pour fidéliser, les utilisateurs sont encouragés à mener davantage leurs activités sur la Super App afin de maximiser ces avantages.
Alors que les Super App sont populaires dans les pays asiatiques, elles ne connaissent pas le même succès en Occident. Plusieurs causes sont identifiables.
La maturité des économies occidentales est un obstacle à un développement rapide des Super Apps. Les consommateurs occidentaux ont tendance à avoir des relations de longue date avec les banques et les marques, ce qui rend plus difficile l’adoption à des solutions de Super App, à la différence de l’Asie où la faible pénétration des comptes bancaires a contribué à l’essor de WeChat.
Alors que la loyauté enracinée des consommateurs occidentaux envers les marques établies de longue date n’aidera pas une Super App à gagner du terrain, la tendance occidentale à réguler les marchés pour assurer une concurrence loyale ne le sera pas non plus (par exemple le RGPD ou encore la DSP2). C’est l’une des causes pour lesquelles le business model d’agrégation de services n’a pas autant prospéré qu’en Asie.
Une autre raison cible les avancées technologiques. L'Occident a été exposé aux premiers ordinateurs, à l'émergence de l'Internet et à la transformation des téléphones portables en smartphones, ce qui a entraîné des améliorations progressives et une myriade d'innovations et de solutions technologiques. À la différence, en Asie, le premier contact avec Internet s’est produit avec le smartphone, ce qui a permis à une grande partie de la population non bancarisée de commencer à payer des biens et des services à l’aide d’applications mobiles. L’essor du digital en Asie a créé une boucle vertueuse de commerce électronique, de paiement et de style de vie.
Pour réussir en Europe, une Super App doit être spécialisée dans les paiements, être centrée sur le client et couvrir des “chaînes complètes” de parcours client. Cela signifie non seulement répondre aux besoins des consommateurs, mais aussi aux entreprises qui les servent (assurer un bon niveau de service pour le network effect). Elle doit également avoir la flexibilité nécessaire pour aider ces entreprises à évoluer au rythme de la demande des consommateurs.
Bien que cela puisse sembler évident, une maîtrise des paiements et des antécédents de paiement établis constituent également un réel avantage pour développer une Super App. Alors que les paiements alternatifs gagnent en popularité, cette tendance connait une évolution lente, comme le confirme l’étude World Payments Report 2021 menée par Capgemini. Les paiements instantanés et les paiements en monnaie électronique représenteront plus de 25% des transactions non-cash dans le monde d’ici 2025, contre 14,5% en 2020. Un grand nombre de paiements effectués via des applications reposent toujours sur une infrastructure bancaire ou de carte traditionnelle - quelque chose qui ne changera pas du jour au lendemain. Cela s’accompagne de toute une série de défis et de demandes de ressources concernant la conformité, l’interopérabilité et les problèmes de technologie héritée qui peuvent présenter des obstacles importants pour les acteurs qui sont nouveaux dans la sphère des paiements. Les experts du paiement comprendront que le chemin vers la création d’une Super App est une course d’endurance, et non un sprint. Les capacités doivent évoluer et se développer au rythme à la fois du marché et de l’adoption par les clients.
Cela inclut une expérience de marque pour chaque interaction, que ce soit pour les opérations bancaires, les paiements de factures, les achats, la gestion des services publics, les réservations de vacances, etc. L’expérience de paiement dans une Super App ne concerne pas uniquement que l'activation du paiement, mais aussi le déploiement d’un système de paiement pour obtenir des résultats réels. Cela va permettre de réduire les frictions au moment de la transaction avec l’intégration de l’authentification, de l’identité digitale et l’orchestration des mouvements d’argent.
La Super App “place to be” sera celle qui aura des racines bien établies dans le monde des paiements, avec la capacité technique et l’expérience pour relier l’ensemble de l’écosystème !
Les Super Apps intègrent des services financiers dans leurs plateformes pour offrir des expériences transparentes à leurs clients. Sur le marché européen où aucune Super App n’a encore émergé, il est encore possible et souhaitable que les banques, institutions financières et fintechs saisissent l’opportunité. Quels que soient les acteurs qui pourraient émerger, et le moment où ils le feront, un positionnement clair sera vital pour rester performant dans cette course à la Super App ! Le rôle des banques traditionnelles dans cet écosystème reste à définir. En tout état de cause, les banques et les institutions financières devront accepter de jouer un rôle actif dans le façonnement de cet écosystème et d’adopter les technologies les plus innovantes. À ce jour, deux options se présentent aux acteurs de la place financière :
Option 1 : Il s'agit de l'approche que de nombreuses banques et institutions financières envisageront probablement. Elles offriront des services financiers en marque blanche, en arrière-plan et en tireront des revenus, aux applications et aux écosystèmes grâce à une solution "Banking-as-a-Service", rendant possible toute intégration transparente. Le cadre réglementaire des services financiers est si onéreux que de nombreuses Super Apps ne veulent tout simplement pas obtenir une licence, en particulier sur plusieurs marchés. Cela signifie que les Super Apps qui proposent du paiement, des prêts, des produits d'assurance, des plateformes d'investissement devront créer des partenariats stratégiques avec des banques et fintechs sur leurs marchés-clés pour fournir ces services.
C’est là qu'interviennent les plateformes de Banking-as-a-Service (BaaS). Ces acteurs technologiques et bancaires s’appuient sur un stack technologique de dernière génération, une plateforme bancaire, pour concevoir des produits financiers (comptes courants, services de paiements ou encore de prêts), les distribuer via des APIs facilitant les intégrations dans les Super Apps. Skaleet, via son Core Banking Platform, permet d’accompagner les acteurs souhaitant créer une offre BaaS ou devenir un contributeur de services financiers pour les orchestrateurs d’écosystèmes.
Option 2 : cette option attirera les banques ou les institutions financières les plus audacieuses, celles qui ambitionnent de réinventer leurs business models et d'ajuster leur vision pour relever les défis d'orchestrateur d'écosystème, soit une Super App ! Les acteurs, qui choisissent cette voie, (1) devront déterminer quel sera le rôle pour devenir un écosystème de services financiers ou "lifestyle", (2) adopter l'open data en prospérant grâce à la libre circulation des informations entre les entités, (3) et devenir un "data player" où la Super App devra développer des capacités de gestion des données telles que des algorithmes d'analyse et de machine learning pour libérer la valeur de leurs propres données et des données tierces, et lancer de nouvelles expériences et parcours utilisateurs.
C’est là qu’intervient notre solution de Core Banking Platform comme une solution potentielle pour construire la Super App. En servant la plateforme qui va orchestrer la Super App, notre technologie propose une architecture de données ouverte, des “Application Programming Interfaces” (APIs) et un module spécifique d’orchestration qui permet d’intégrer les produits ou services en 10 jours maximum. Une fois ces modules intégrés, la Super App peut changer sa nature pour devenir un fournisseur de produits et services non financiers. Ainsi, les institutions financières traditionnelles ont désormais la possibilité d’agir rapidement et de collaborer avec des plateformes technologiques.
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