18 août 2021
Néo-banques et acteurs traditionnels : vers un mariage de raison pour faire face à l’appétit des Big Tech ? 🤝
Une stratégie gagnante-gagnante pour les banques et les néo-banques ?
De plus en plus saturé par l’arrivée constante de nouveaux acteurs, le secteur des services financiers traditionnels se fait chaque jour un peu plus concurrentiel, à tel point que ses nouveaux acteurs doivent aujourd’hui se spécialiser et se différencier à tout prix pour espérer capter la part de marché nécessaire à leur envol.
Or, parmi les différentes niches exploitées par les Fintechs, celle des services financiers professionnels à destination des TPE et PME est sans doute celle incarnant le mieux cet impératif de spécialisation et les enjeux contemporains de l’innovation financière.
Prenons donc un instant pour découvrir ensemble comment s’imaginent, se conçoivent et se développent les services financiers exclusivement dédiés aux petites entreprises.
Gestion de la paie, traitement de la comptabilité, facturation client… Le quotidien d’un dirigeant de TPE ou PME est inéluctablement rythmé par un grand nombre de tâches diverses et variées à gérer si possible avec la plus grande des réactivités.
Outre les besoins classiques de consultation des comptes, de dépôts, et de transferts, la nouvelle génération de services financiers à destination des petites entreprises se doit aujourd’hui de proposer un écosystème digital le plus complet possible afin de permettre au gérant ainsi qu’à ses proches collaborateurs d’effectuer tout un panel de tâches au sein d’un même référentiel.
Gestion administrative, contraction de crédits, intégration e-commerce, reportings de suivi de la performance en temps réel, solutions comptables automatisées, workflows collaboratifs… De plus en plus de fonctionnalités sont dorénavant directement intégrées aux solutions bancaires proposées aux TPE et PME.
Comme tout le monde, les dirigeants de petites entreprises exigent en effet désormais une expérience utilisateur irréprochable. Ainsi, s’ils étaient autrefois des facteurs différenciants, l’accès aux services bancaires en ligne (online banking) ou encore l’accès sur smartphone (mobile banking) sont devenus tout simplement incontournables.
Mais en dépit des apparences, l’UX n’est pas la première raison de l’engouement des TPE et PME pour les nouveaux services financiers. En effet, bien que cette dernière soit citée par 24% des dirigeants, ceux-ci sont 39% à mettre en avant les gains de productivité réalisés.
Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse de soigner l’UX ou de contribuer à la rationalisation des coûts, pour permettre aux petites entreprises de prospérer à l’ère du digital, les néo-banques et leurs challengers Tech ont désormais compris tout l’intérêt de répondre à leurs attentes spécifiques via le développement d’écosystèmes sur mesure.
Contrairement au secteur financier traditionnel, les acteurs financiers les plus innovants se caractérisent par une omniprésence du digital, mais aussi et surtout par l'adoption de nouveaux business models bien spécifiques, classés par le cabinet Ross Republic en 4 grandes catégories:
Les intégrateurs de services financiers (Embedded Finance)
Toute entreprise peut devenir une fintech en intégrant des fonctionnalités bancaires dans son offre de services de base. Dans ce scénario, des fournisseurs de logiciels pour PME s’associent avec des fintechs ou des BaaS qui offrent des fonctionnalités financières en complément de leur licence. Un bon nombre d’outil en SaaS ajoutent des services financiers à leur offre : des logiciels de comptabilité comme Xero (agrégation de compte et initiation de paiement) ou encore des acteurs du e-commerce comme Amazon qui fournit des prêts aux PME qui vendent sur sa plateforme. Ces intégrateurs continueront à ajouter des services financiers, via l’embedded finance, pour continuer à capturer des flux de revenus supplémentaires et rendre leurs services plus durables. Ces entreprises peuvent augmenter leurs revenus par utilisateur de 2 à 5 fois. Au-delà de l’amélioration de la valeur ajoutée, ces fonctionnalités bancaires peuvent débloquer de nouvelles sources de revenus pour les fournisseurs de logiciels.
Les agrégateurs
Soucieux de fournir la commodité d’une solution en “one-stop-shop” en agrégeant plusieurs données et fonctionnalités tierces qui répondent pleinement aux besoins des clients pour devenir l’interface principale des clients. De nombreuses néo-banques pour les PME/TPE, telles que Tide, Penta ou encore Shine, ont commencé à regrouper des fonctionnalités bancaires comme les prêts et l’assurance pour créer des marchés digitaux en plus de leur propre offre. En s’appuyant sur un large éventail de partenaires (fintechs, BaaS, insurtech, …), dans ce modèle les agrégateurs exploitent les infrastructures bancaires de tiers pour libérer des ressources et se focaliser sur la construction de leur stratégie d’agrégation. Cela leur permet de fournir des workflows efficaces et de créer des systèmes d’intelligence proposant des analyses précises sur l'activité des PME.
Les orchestrateurs
Soucieux d’avoir la main sur la relation client et de devenir l’unique interlocuteur des TPE/PME, les orchestrateurs se caractérisent par le développement d’une solution propriétaire au sein de laquelle sont intégrés des services et produits financiers personnalisés pour devenir une solution “one-stop-shop”. La différence avec un agrégateur réside dans le fait que les orchestrateurs utilisent leur propre stack technologique, construisant une large partie ou s'appuyant sur des briques apportées par des Core Banking Platforms, et détiennent une licence de paiement, de monnaie électronique ou encore de crédit. Plusieurs acteurs suivent une stratégie d’orchestration: Holvi, Qonto et Coconut. L’avantage des orchestrateurs est la possibilité de contrôler le produit via une approche “front-to-back”. Par conséquent, ils ont la possibilité d'apporter plus de qualité dans les produits et les expériences qu’ils proposent à leurs clients.
Les constructeurs
À distance du client et concentré sur la production et la maintenance des produits ou services utilisés notamment par les agrégateurs, les constructeurs conçoivent des briques logicielles ayant vocation à être intégrés au sein des environnements de leurs partenaires (des intégrateurs comme Xero, Amazon ou encore Shopify). Ces marques au service des PME (fournisseurs de logiciels) cherchent à se diversifier de plus en plus dans les services financiers. Elles vont se connecter aux APIs des constructeurs de fonctionnalités bancaires comme par exemple le KYC, l’émission d’IBAN, de cartes de crédit ou de débit, de la conversion de devises, … Ces constructeurs jouent le rôle de “Product Factory”, fournissant toute l’expertise métier et des architectures modulaires dans le cloud, distribuant des microservices indépendants permettant de lancer plus rapidement des produits financiers. Par exemple, Booking.com s’appuie sur les APIs de Stripe pour sa marketplace pour faciliter l’acceptation des paiements et faire des virements dans le monde entier.
Qu’ils soient des “pure-players” de la FinTech, ou de simples acteurs de la Tech désireux de mettre un pied dans le monde de la finance, les nouveaux acteurs du marché des services financiers professionnels à destination des TPE et PME innovent donc tout autant sur le plan stratégique que sur le plan technologique et financier.
Mais outre le choix du bon business model, afin de proposer des services sur mesure, performants et sécurisés, grand nombre des acteurs du marché s’efforcent aujourd’hui de proposer aux TPE et PME de nouveaux modèles de collaboration plus resserrés, notamment via l’implémentation de nouveaux outils en interne (embedded finance), ou via la création d’API.
Dans un environnement concurrentiel extrêmement volatil, afin de faire face aux exigences spécifiques des TPE et PME, les services bancaires de nouvelle génération s’appuient aujourd’hui sur des microservices bancaires pour faciliter la distribution.
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18 août 2021
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